STAR WARS EPISODE 7: le Réveil de La Force
Notre site se voulant un véritable complément à l’expérience papier, il est évident que nous ne pouvons pas faire l’impasse sur certaines sorties salles qui jour après jour écrivent notre futur passé, vous suivez toujours ?
2015 fut l’année des retours (Mad Max, Evil Dead) et ce septième épisode de la saga SF la plus célèbre n’échappe pas à la règle. Alors quoi dire de plus sur ce nouvel opus après tout ce qui a déjà été dit ?
Il nous semblait important d’apporter également notre pierre à l’édifice tant celui-ci tend à s’écrouler inexorablement. Je ne parle pas du film lui-même mais bel est bien de celui constitué par l’ensemble des critiques dites spécialisées qui ont clairement snobé le film. Et quand je parle de critiques spécialisées, je ne parle pas de Voici, Ici Paris, Télé7Jours ou autres quotidiens assimilés mais bien des revues typées cinéma en général.
Je vous propose donc une critique d’un nouveau genre: la critique de la critique du film !
C’est bien connu, dans notre pays on aime être cynique, on se rêve comme n’étant pas dupe et pour le coup on en revient à juger un divertissement pour ce qu’il n’est pas, un film d’auteur.
Sans déconner les gars, cracher dans la soupe en parlant de marketing à outrance, de blockbuster calibré, fallait pas se lever de bonne heure pour comprendre ça !
Comment ça le cinéma est un art payant ? Il y a un budget, des salaires, des investissements et des impératifs de productions ? Mais où allons nous ma bonne dame !
Et le plus drôle c’est que ces mêmes personnes sont en admiration devant les dernières œuvres de Peter Jackson…vous voyez de quoi je parle ? Si si ce bouquin adapté en deux films puis trois, histoire de rentabiliser un peu plus la chose.
Bref ce qu’il faut comprendre, c’est que dès qu’il s’agit d’une saga comme Star Wars, cela tend à s’amplifier. C’est bien simple, n’importe quel fan sait mieux que quiconque ce qui doit être fait ou non avec la saga. Ça va même au-delà de ça, ils en savent plus que le propre créateur de la saga. Il n’y a qu’a voir de quelle façon la prélogie fut accueillie en son temps. C’est comme si votre voisin vous disiez comme décorer votre maison.
Évitons de rentrer dans le débat incessant voulant que George Lucas se soit sabordé lui même avec ses trois préquelles et parlons dès à présent de l’heureux élu qui a eu l’insigne honneur de réaliser ce cadeau empoisonné que fut ce tant attendu Épisode 7. Car ne nous y trompons pas, cette nouvelle trilogie est attendue et fantasmée depuis 1986, soit la fin de l’opus 6. Vous imaginez bien qu’en 31 ans, l’univers étendu (Jeux, BD, livres…) de la saga a eu le temps d’imposer dans l’esprit de chacun ce à quoi devait ressembler cette nouvelle saga.
Pourtant on ne pouvait rêver meilleur scénario à l’élaboration de cette suite: George Lucas passant la main, J. J. Abrams prenant le relais, Lawrence Kasdan lui emboitant le pas à l’écriture, le cast originel reprenant du service, l’abandon du full CGI…etc
Donc, quand le film débarque (ne nous y trompons pas, les spectateurs se déplacent en masse et le film atteint des records jusque là inégalés au Box Office) il est attendu de toute part par un ensemble de personnes ayant déjà réalisés le film dans leur tête et en mieux.
Et cet état de fait, Abrams l’a bien entendu anticipé et là où on lui a reproché un manque de prise de risques, voyez plutôt au contraire une prise de risques digne d’un équilibriste qui a essayé de doser les choses pour mettre d’accord le plus de monde possible. Alors oui le scénario ne fait que redire ce qui a déjà été dit dans l’Épisode 4, film matriciel de la saga. Mais cet Épisode 4 ne recycle t-il déjà pas tout un pan de la science-fiction en général ? Star Wars ne décrit-il pas le même sempiternel schéma de confrontation entre le bien et le mal ? Tous les films ne respectent-ils pas cette immuable structure ternaire que l’on se farcit depuis maintenant au moins 80 ans ?
Donc vous voyez, il n’y a jamais réellement eu quelque chose de neuf à l’horizon. La nouveauté de cet Épisode 4 en son temps résidait dans sa propension à nous faire voyager et nous proposer du jamais vu en terme d’imagerie. Sur ce dernier point il est clair qu’il n’y a plus de nouveautés, mais dénigrer l’effort réalisé par le tandem Abrams/Kasdan relève de la pure mauvaise foi.
Mauvaise foi de ne pas constater que cela faisait bientôt 5 épisodes que l’on n’avait plus vu pareille réalisation. Car oui cet opus est RÉALISÉ, comprenez par là mis en scène, réfléchit, visualisé, dynamisé…tout ça quoi. Ce petit rien qui fait toute la différence et qui nous sort de notre torpeur tellement notre œil s’était endormie devant la platitude et la petitesse de la réalisation du père Lucas.
Et puis il est ÉCRIT, comprenez par là que les personnages existent et que pour une fois on se préoccupe de leur sort. La vieille garde en remontre de bien belle manière à une nouvelle prête à en découdre.
Et tout ce petit monde d’évoluer au gré d’un scénario certes balisé mais suffisamment riche en rebondissements qu’il arrive à nous propulser sur les hauteurs (au sens propre comme au figuré) d’un climax mettant en scène rien de moins que l’expression la plus juste et la plus poignante qu’il nous ait été donné de voir dans une salle de cinéma ces dernières années.
Alors rien que pour ça, je peux vous assurer que la force est bel et bien réveillée… et elle a les crocs la teigne !